Bonjour Florian,
Ta question est super intéressante.
En effet avant de passer au polissage proprement dit, il faut s'assurer que les surfaces planes ou courbes à polir soient parfaitement lisses.
Lisses oui, mais à quel point ?
Tout cela dépend de plusieurs facteurs.
1)
Métaux ou alliages:
Cetains métaux ou alliages tolèrent mieux que d'autres d'être émerisés avec des papiers moyennement fins.
Par exemple un demi-jonc en argent qui aura été passé au papier d'émeri 600, se laissera polir à merveille avec une excellente pâte à polir ( LUSTRE BAR de Gesswein) en utilisant des feutres taillés en biseau et pour finir un avivage final toujours avec la même pâte.
Pour l'or 18K il en sera aussi ainsi.
2)
SurfacesIl est plus aisé de polir des surfaces convexes que des surfaces parfaitement planes.
Ainsi pour polir aisément le côté droit et plat d'un anneau, même en argent il sera plus facile de le faire à partir d'un émerisage fait avec du numéro 800...voir même 1200......car alors le polissage se fera très rapidement sur un grand feutre plat ...toujours avec cette même pâte à polir LUSTRE BAR de Gesswein ( en fait celle-ci suffit pour tous les métaux.....toutes les autres pâtes sont inutiles et compliquent la vie des artisans pour rien du tout...mais bon.. les vieilles habitudes sont tenaces...surtout en Europe
).
Pour le platine, difficle à polir, il faudra impérativement utiliser des papiers d'émeri jusqu'à 1200 pour des surfaces convexes et même du 1500 pour des surfaces planes, à conditon de parfaitement bien regarder à la loupe si réellement on a alors bien enlever toutes autres traces que celles laissées par le papier 1500.
3)
Respect des surfacesPolir c'est aussi et surtout respecter les intentions précises que l'on aura voulu faire des surfaces du bijou à créer.
Aisni les plats doivent être réellement plats...les courbes bien courbes sans cassures.
On oublie souvent de bien casser les angles vifs....finement bien sûr, de sorte à obtenir des filets miniatures de lumière qui souligneront à merveille cette démarquation entre deux surfaces plates et/ou courbes.
Il ne faut jamais oublier qu'un bijou, malgré une certaine fermeté esthétique possible , doit aussi avoir une réelle douceur au toucher tout comme au regard.
L'émerisage devra donc être lui aussi tout autant précis que le travail de la lime la plus fine l'aura été.
4)
Supports sur lesquels sont tenu les papiers d'émeri.Cabrons de bois, disques, émeriseurs ( mouche ) papier posé sur un tas bien plat, papier coupé en long triangle sur une lime aiguille, papier posé un triboulet, papier tenu dans les doigts....etc...
Toutes ces manières de tenir le papier d'émeri influenceront, la rapidité, la régularité, la précison de son action sur le métal.
Bref...tu le vois......rien de sorcier
.......la pratique te dira que l'argent 925/1000 est plus facile à polir ( surtout si on a réellement enlevé toutes les taches de feu par la lime et l'émeri ) que le platine qui lui demande une super finition avec des papiers d'émeri très fin.
Voilà espérant que cela te donnera une grande motivation à polir sans croire qu'il y a là un mystère.
Belle et bonne journée.
Michel Zim
P.S. Un jour je ferai avec photos un long texte sur le polissage et l'avivage de l'argent, de l'or, du palladium et du plaitne en fonction des divers types de surface et avec quels outils très simple cela peut se faire.....patience.