Comme évoqué dans ma présentation, pardonnez-moi ce déterrage en règle d'une ancienne conversation.
Comme en suis-je arrivé là ?! J'adore les cabochons (en serti clos) !!! Je trouve qu'ils valorisent différemment la beauté naturelle des gemmes. Ils ont, à mon sens, un côté moins ostentatoire que les gemmes facettées, probablement plus "primitif", mais aussi intemporel. Bref, je m'éloigne du sujet.
Étant à la recherche de la prochaine pierre que je confierai à un joaillier pour en faire une bague pour ma compagne (je n'ai pas la compétence pour sertir moi-même), j'ai passé un certain temps sur gem-pro et gemselect pour trouver la pièce à mon goût. Ayant remarqué que nombre de gemmes fines ou précieuses ne se trouvent pas en cabochon, une question m'est venue : les diamants taillés en cabochons existent-ils ?
Cherchant la réponse, je suis tombé sur ce fil ! Partant de vos échanges, je crois avoir plus ou moins compris pourquoi ils sont très rares et peu documentés, mais pour en avoir le cœur net, j'ai fouiné sur Internet et voici ce que j'ai trouvé :
1 - Un lexique des marchandises allemand de 1797 :Dans cet ouvrage, se trouve l'expression "
diamant taillé en cabochon", traduite par :
Ein nach seiner natürli chen Gestalt geschnizter Diamant. N'étant pas du tout germanophone, je laisse les connaisseurs de la langue de Goethe réagir sur la traduction.
Source : https://books.google.fr/books?id=4-dlm8CHyTsC&pg=PA775&lpg=PA775&dq=%22diamant+taill%C3%A9+en+cabochon%22&source=bl&ots=GuncVniGrC&sig=ACfU3U2_WRIWo8qJ_F2xt1wbMMMcoDCxng&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwinoMuzv_L9AhXZVqQEHYNiBf4Q6AF6BAg7EAM#v=onepage&q=%22diamant%20taill%C3%A9%20en%20cabochon%22&f=false
Au-delà de cette traduction, il est possible d'imaginer que si quelqu'un a pris la peine au XVIII eme siècle de traduire "
diamant taillé en cabochon" dans un lexique des marchandises, il y a bien une raison ! A priori de telles pierres pouvaient faire l'objet d'un commerce. Si l'on écarte l'hypothèse du terme "diamant" utilisé à tort pour qualifier de façon générique les gemmes (on le voit encore de nos jours dans certaines traductions aléatoires de sites Internet), il est permis de supposer qu'à l'époque, la pratique existait. La technique est-elle devenue si confidentielle qu'elle s'est perdue ? La difficulté technique et la perte de matière, induisant des tarifs trop élevés, ont-elles fait disparaître (et oublier) les méthodes ?
2 - Un objet liturgique du XIX eme :Voici également un objet qui
pourrait comporter un diamant taillé en cabochon : le Ciboire de Dol-de-Bretagne (1847 1891) se trouvant à la Cathédrale St-Samson.
Source : https://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/ciboire-5/bc688d54-c135-4023-9a91-d8c0069738e2
Ce second lien permet de voir des photos de meilleure qualité :
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM35000169
Ici, le conditionnel est employé ("pourrait") car dans la description du ciboire, plus particulièrement celle des matériaux employés (lien 1), figure bien le terme : "
diamant, taillé en cabochon", mais les photos du premier lien ne permettent pas de voir correctement ladite pierre. Sur celles du second lien (photos copiées ci-dessous), les pierres claires (diamants ?) sont facettées, d'où le doute sur la qualité de l'analyse de la taille. Sur le troisième cliché, les pierres serties sur la coupe sont difficiles à voir, donc facettées ou pas !?
Bon, désolé de n'apporter qu'une bien maigre contribution au sujet et de risquer alimenter la légende du serpent de mer avec de fausses pistes comme semblerait l'être celle du ciboire, mais à l'instar de Michel, j'aimerais beaucoup avoir l'occasion de voir, ne serait-ce qu'en photo, un diamant taillé en cabochon.