Merci pour ton commentaire Michel.
Très heureux de voir que ce que j'ai écrit te fait réagir. Les arguments que tu avances sont intéressants, ils méritent une réponse et vont permettre d'apporter de la transparence sur ce sujet passionnant.
- Admin a écrit:
- De systématiquement vouloir tailler des pierres sans aucune fenêtre oblige alors de tenir compte de l'indice de réfraction et aura comme conséquemment des pierres avec des culasses très profondes, et donc des pierres difficiles à monter en particulier pour les bagues.
Cela dépend surtout du choix du design et de ce que le lapidaire cherche à obtenir. Même un quartz avec un faible IR peut être taillé sans avoir une culasse trop importante pour le bijou. Avant de choisir un design, il est utile de prendre le temps de la réflexion (sans jeu de mot
) pour intégrer les problématiques du joaillier dans les projets.
D'un autre côté, je dirais qu'au contraire les tailles dites "commerciales" pas très jolies avec des fenêtres (qui au passage relèvent plus de la baie vitrée) ont eu la fâcheuse tendance a habituer le public à des pierres plates.
L'anecdote concernant cette tourmaline que je présente est d'ailleurs marrante : elle est issue d'une retaille et la taille d'origine comportait une imposante fenêtre avec une culasse très (trop) profonde -> le lapidaire l'avait taillée pour le poids uniquement, il n'a pris en considération ni la beauté de la gemme, ni le joailler.
La retaille était donc une absolue nécessité pour que cette pièce puisse un jour intégrer un bijou.
- Admin a écrit:
- Cette question de la taille directement reliée à l'indice de réfraction est typiquement américaine.
Sans vouloir dire de bêtise, la technique était connue et utilisée bien avant que les américains s'y intéressent pour les pierres de couleur. Il y a longtemps que l'on trouve sur le certificat des diamants la qualité de la taille. Tolkowsky (qui est connu pour avoir calculer les proportions idéales de la taille diamant moderne) a consacré de son temps à l'étude du sujet.
Dans tous les cas, l'origine de la technique importe peu, le résultat quant à lui est important puisqu'il est haut en brillance et en couleur.
- Admin a écrit:
- Peu importe la qualité de polissage et les points de rencontre parfait
Avant de répondre, je tiens à préciser que je n'ai peut être pas bien saisi le sens de cette phrase.
Cependant, si ce que tu veux dire est que les points de rencontres proches de la perfection et le polissage importe peu alors cela me surprend. Avec tout le soin que tu mets à polir tes bijoux et à les concevoir de manière artisanale, ce serait un non sens.
Certains artisans qui font du très bon travail taillent parfois des fenêtres dans certains cas, c'est un choix.
L'importance de ce message était surtout de donner de l'information encore rare sur ce beau métier de lapidaire.
D'un autre côté, les pierres taillées pour le poids (pour ne pas dire à la hache) me donnent matière à créer donc cela a son avantage.
Dans tous les cas, les personnes qui passent devant une vitrine de gemmes avec des tailles de qualité ont bien souvent une réaction sans équivoque : elles sont étonnées. Tant la surprise est grande, certains se demandent quel type d'éclairage est employé pour les faire briller autant.
Il ne reste donc qu'à ajouter : vive la taille et vive les bijoux !
Julien Boemo | Gem-Forest