Ecole MVD 2nd année - Pendentif goutte d'eau, serti ajustée et bâte ajourée

Bonjour,

Nouvelle pièce, il s'agit de créer un pendentif en forme de goutte, en volume, avec un sertissage ajusté au centre de la goutte et une bâte ajourée.
On sentait l'amusement du prof à nous faire la théorie de cette pièce!!

On va former la goutte d'eau à l'aide d'un tas en plomb.
Première étape, trouver sur ebay ou équivalent un vendeur de plomb au kg (typiquement pour la pêche), sélectionner celui qui habite à 10 min en vélo de chez soi, s'y rendre et fondre le lingot de plomb sur mesure; 1,7kg de plomb (c'est un peu trop... tant pis)

On commence par former dans le plomb la forme que prendra la goutte.

J'avais débuté avec les bouterolles, à marteler comme une forcenée,


Jusqu'à ce que j'aperçoive juste à ma portée de vieilles gouges à bois, courbes.
La gouge marche à merveille (tant que c'est pas grave de les désaiguiser.. ceci dit, ça entrait comme dans du beurre). Mais ça laisse de vilaines traces, donc le mieux c'était évidage suivi de martelage pour uniformiser...


La préparation du bloc de plomb est un travail en soit, mieux le bloc est préparé, plus simple sera ensuite la mise en forme du plané d'argent, donc autant que ce soit bien fait.

J'ai voulu voir déjà avec un morceau de cuivre ce que ça donnerait, pour avoir une approximation de la forme à découper, j'ai placée une feuille de papier sur le haut du tas en plomb et pris l'empreinte.
Faut prendre 3-4mm de plus que ça normalement, mais c'est sur le vif du moment que je me suis mise à couper trop près de la feuille, mais c'est totalement égal, c'est un premier abord.
Aussi, pour que ce soit le plus symétrique possible, il faudrait tracer la découpe au compas, en marquant une perpendiculaire centrale... mais ici c'est juste un essai.


Toujours intercaler un morceau de cuir (ou plastique épais genre nappe; j'avais un morceau de plastique épais transparent, c'était nickel pour voir à travers), entre le métal à former et le plomb, puisque le plomb va contaminer l'argent (ou cuivre). Une question: le plomb ne contamine pas l'acier des bouterolles? qui pourraient ensuite passer le plomb à l'argent? Dans le doute, j'avais martelé le plomb à travers ce morceau de plastique souple que j'avais.


Débuts de la mise en forme...


Pour limer et émerisé j'ai placé la goutte sur le bâton de sertisseur histoire de bien le tenir.


La forme d'essai en cuivre:




Anza

Bonjour Anza,

Encore un exercice sympa... cependant, je suis surpris par la façon que vous avez de pratiquer l'embouti...
Visiblement, vous faites une forme dans le plomb et ensuite vous placez votre plané  que vous travaillez comme dans un dé à emboutir. Il semblerait que vous fassiez la confusion trop répandu selon laquelle pour obtenir une pièce en volume, il faut avoir la contre-forme requise et procéder à une espèce d'estampage.
Je vois que tu tapes au centre de ta pièce, et que tu obtiens ton volume "à force".
Alors que l'embouti au plomb avec bouterolles se fait en partant de la périphérie de la pièce à former, sur un tas en plomb qui n'a pas besoin d'avoir la forme voulue.
J'ai même fait monter des volumes par mes stagiaires sur du bois.

Voilà juste pour signaler une mauvaise interprétation en ce qui concerne l'embouti : c'est le fait de taper avec des bouterolles du plus gros diamètre possible sur le pourtour de la pièce qui produit le volume.
Pas besoin d'une "contre-forme" dans le plomb.

Merci pour les photos et le partage (comme d'hab' ).

Bonjour, à vrai dire... si ça se trouve je me plante dans les instructions, tu me mets le doute.. en me creusant les méninges qd aux instructions passés par le prof, il disait de préparer la forme dans le plomb plus petit que le résultat voulu, donc oui.. mais peut être que la consigne "plus petit que résultat" veut justement dire quil y aura de la mise en forme par emboutissage comme tu decris? Et qu'il ne fallait pas preparer le resultat final dans le plomb?
Commencer par l'extérieur était bien dans les instructions, c'est juste moi là que fait n'importe quoi. Et sans doute la conséquence d'avoir préparé le volume complet dans le plomb.
Il ne s'attendait pas du tout que le haut de la goutte soit en pointe, mais en petit arrondi. Qd j'ai demandé si on pouvait la faire en pointe il a dit que oui, mais que c'était plus difficile (faut que je lui demande en quoi c'est difficile, moi ça m'a paru simple.)

Comme la je suis la première à faire l'exo (à la maison en plus, pas à l'école)..  je sers de cobaye, personne sur qui copier d'où l'essai en cuivre d'ailleurs.
Je vais voir avec le prof la semaine prochaine (et faire l'essai à même le plomb brute).
Dans le passé les volumes que j'ai pu faire (trèfle, raie manta de tim) avaient été faits sans préparation (et dans le bois aussi pour au moins une des deux raies il me semble).
Bref, merci de la correction de méthode. Ça ne m'étonnerait pas qu'il y ait une différente approche ici (cf chaîne figaro tournée à la pince et laminé en plus d'être limée...)
Anza

bonjour anza et macma,
j ai une question qui me turlupine :
comment obtenir le resultat que l on voit sur la photo "forme d essai en cuivre".j ai deja essayé et je n obtiens pas le meme. chez moi,ce qui est le bas de la photo,les bords de la goute ne reposent pas a plat mais s incurvent aussi.ma forme repose sur la pointe et le gros de la goutte.
j ai un tas en plomb et des bouterolles mais je dois mal m y prendre.
y a un truc qui m echappe.
mais lequel ?    

néné.

Bonjour Néné,

Tu dois alors constater que c'est la forme que tu as découpé dans le plané qui n'était pas assez généreuse en largeur dans le cas précis que tu nous montres

Tout est donc question de développé, nom que porte le tracé à découper ( toujours plus généreux en surface que le dessin )(*)  qui une fois déformé, pliée ou emboutie, devra être en volume mais aussi obligatoirement conforme au dessin vue du ciel.

(*) Il n'existe pas de règles précises pour déterminer cette générosité, car tout dépends des techniques de déformations imposées, des volumes désirés, des métaux utilisés ainsi que de leurs épaisseurs....ouf....

Belle journée.

Michel Zim

merci michel,

je vais faire differents essais.de formes et d emboutissage.je verrais bien ce que ca donne.

néné.

Bonjour néné

Rajoute une bouée de sauvetage sous le tee-shirt pour calculer tes développés…

Bonjour,

Nouvel atelier, ce matin debout à 5h pour arriver à l'atelier à 8h tapante. Fini les vacances!

Ce matin donc, j'ai travaillé sur le pendentif goutte d'eau.
J'étais vraiment pas satisfaite avec la forme que j'obtenais avec les gabarits que je faisais... ce coup ci, oui! J'ai pris une pierre en forme de goutte dont j'aimais la forme et j'ai reproduis la moitié sur une feuille pliée, ça a donné un très bon résultat sur une chute de cuivre, du coup je suis passée à l'argent.

Macma, j'ai finalement abandonné totalement le plomb pour le faire directement sur une petite chute de bois et en effet, sans contre forme c'est très bien!

Le plané découpé


Les premières passes avec les bouterolles: sur le bord extérieur pour entamer la courbure.


Continuer pendant un bon moment avec les bouterolles, en diminuant la taille de la bouterolle au fur et à mesure. Martelant partout partout où on veut donner le volume. Bouterolles plus petites plus on va vers la pointe.


Avant chaque recuit, je remet à plat la goutte, pour éviter de se retrouver avec un grand creux.
Sur un tas en acier, ou là une enclume, donner des petits coups de maillets là où il faut pour redescendre tout ça. Avant de recuire (mais pas non plus trop tard non plus), sinon c'est la pointe qui prend toute la déformation en se rebiquant.
En plus de ça, sur les précédentes que j'avais fait, je prenais deux pinces plates, que je plaçais de chaque côté de la pointe pour rapprocher les deux côtés. Là je n'ai pas trouvé ça nécessaire.


Toute la mise en forme se fait sur la chute de bois que j'avais, mais j'ai quand même trouvé intéressant de passer de temps en temps le côté arrondi de la goutte dans le dé à emboutir, pour bien égaliser la forme. Attention à ne pas trop marquer la goutte avec l'angle du trou du dé à emboutir. C'est tout doux cette partie (et ça peut être sauté).


Résultat avant les finitions.


On lime le rebord à plat.


Ici brut de martelage:


Et une fois limé et émerisé:


Je ne me suis pas encore attaqué à l'intérieur de la goutte (faut faire un poli miroir de partout), je ferai ça à la maison, mais je prépare déjà la bâte:

Collée à la cire d'abeille, je peux tracer le pourtour à l'aiguille.




Bonne journée
Anza

Bonjour Anza,

Merci pour ces photos

Forme généreuse.. difficile de faire un tracé plus beau et plus net que celui-ci BRAVO.

Belle fin de journée.

Michel Zim ( qui a vachement mal dans le dos....mais bon à mon âge....tant pis )

Et ça continue doucement... doucement parce que j'ai d'autres projets sur le feu... une grenade en commande, la reproduction d'un système de boutons de manchette et des recherches et sketchs pour la partie design des boutons, les autres pièces d'école qui suivent leurs cours...

Ici, la préparation de la bâte picot.


Traçage de la bordure intérieur de la bâte. Compas ouvert à 2mm et on suit le bord en restant bien droit tout le long.


Soudure des deux premiers picots. Souder une barre centrale d'un coup plutôt que deux picots séparés permet de s'assurer que les deux soient bien alignés à la verticale et c'est aussi plus simple à attacher que des picots individuels.
Les paillons de soudure se mettent sur les picots, à l'extérieur de la bâte et lors de la chauffe, la soudure coule entre la bâte et les picot.


Soudure des 4 picots suivants.
Deux barres pliées en V, toujours suivant le principe que les picots bougent moins lorsque tenus deux par deux. L'instruction étaient de faire traverser deux barres, premièrement une de Nord-Ouest vers Sud-Est et une fois celle là souder et le centre coupé, souder une autre barre de Nord-Est vers Sud-Ouest, mais l'inclinaison des picots qui en résultait ne me plaisait pas. D'où ce petit montage. Ça permet aussi de tout souder d'un coup, plutôt qu'une barre traversante à chaque fois.

Par contre mon trouble obsessionnel compulsif me fait remarquer que ma première barre verticale n'étaient pas parfaitement alignée, si bien que le picot bas est un tantinet trop à gauche! La question c'est si je fais un travail intérieur de lâcher prise et que je le laisse, parce qu'au final, qui va regarder ça?! ou si je laisser faire mon côté maniaque et je désoude ce picot pour le resouder (au risque de faire un joli pâté)...

Bonne journée
Anza

extra ce pas à pas !
très belle goutte faite évidement de talent, de jugeote et de patience. bravo
Frédéric

Bonjour Anza,

Merci pour toutes ces photos.

Une fois que tu as soudé le picot du haut et celui du bas, tu pourrais immédiatement attacher le pendentif et le batage pour ensuite y ajouter un à un et à serre lers autres picots à souder.

Le fait de positionner à serre ces 4 derniers picots te permettrait aussi de trouver avec un compas leurs emplacements parfaitement symétriques tout en étant aussi parfaitement à la tangente de la courbe extérieure.

Belle et bonne journée.

Michel Zim

La continuation de cette fameuse goutte.

L'intérieur des picots découpé, les parties extérieurs restes pour souder tranquille.


La soudure sera posée sur les picots, mais sans toucher la goutte, ce qui a fait qu'au moment où la soudure a coulée, elle s'est répandue naturellement jusqu'à la jonction avec la goutte sans du tout monter sur le dessus (ceci pourvu que toute la pièce soit chauffée uniformément). En tout cas, de cette façon tous les picots se sont soudés uniformément du premier coup.


J'avais tellement bien ligoté cette pièce pour la soudure, que trois autres élèves (y compris le prof qui avait pris à charge d'aider un élève) sont venus me voir pour que je leur fasse le montage


Préparation de la soudure.
On trouve le "sommet" de la goutte, le point culminant en déplaçant la goutte à plat sur la table avec par dessus un cabron tenu le plus plan possible. En prenant soit de tourner la goutte sur elle-même pour compenser les angles involontaires des mains.
Et puis on contrôle ce centre/sommet avec quelques mesures de compas. Puis on y délimite l'endroit qui recevra la sertissure pour la pierre.


L'anneau qui tient la bélière se fait souder sur le picot supérieur, avec une encoche dans l'anneau pour se fixer de chaque côté de ce picot.

Ma bélière est faite d'un plané coupée à peu près en losange et emboutie pour aller de paire avec la goutte. Et d'un morceau de fil pour passer dans l'anneau.

Toutes les soudures faites, l'assise de la pierre (CZ) réalisée (fraise boule et autres). La pierre est simplement posée en place, n'est pas encore sertie.


Le sertissage...


Pas de photo finale, mais c'est identique à l'avant dernière.

Je précise: toutes les tâche des feu ont été retirées, c'est une étape en soit! Malheureusement pas de photos des fameuses tâches..

Bonne journée
Anza

Bonjour Anza,

Encore merci pour toutes ces photos et tous ces commentaires, de quoi inspirer jeunes et moins jeunes apprentis ou non.

Un petit mot cependant sur ta manière d'attacher. Tu aurais avantage à  faire des liens plus simples et moins nombreux mais tout aussi solides.

Belle fin de journée.



Michel Zim

Bonjour Anza

Très, très joli…

Je suis épaté sur le polissage dans le creux, c'est pas de la tarte ça…
Et merci pour l'astuce pour trouver le centre… (d'une poire…    )  

Merci encore pour ces photos et ton temps à nous faire partager tt ça.


@+

PS: Je confirme… Les attaches au fil de fer sont plus que sécurisants !
Attention, ça laisse apercevoir une tendance jouissive…

Michel, c,est noté pour les attaches. Là c'est un seul fil de mémoire, donc simple malgré la complexité qu'il y paraît. Je m'exerce à faire mieux.
Et oui ZZ, je le dis et le redis: savoir ligoter est un art...
L'emerissage et le polissage dans le creux. Ahhh... entièrement à la main ça, sans moteur ni rien.