Bonjour à tous
N'ayant pas d'imprimante laser (à partir de laquelle une procédure a déjà été décrite sur le forum), il m'a fallu trouver une autre méthode pour pouvoir transférer mes dessins, motifs, textes etc... sur métaux, à partir d'impressions faites au jet d'encre.
Après de très nombreux essais, voici la méthode que j'utilise maintenant, en attendant d'en trouver une autre plus simple.
Signalons que ces transferts ne reviennent pas cher, en tout cas sans aucune commune mesure avec les transferts dans le foot. N.D.L.R.
Pour la démonstration, j'ai utilisé une plaque d'essais de gravures en laiton (7,5 X 5,5 cm).
Je passe très rapidement sur l'étape du dessin, n'étant pas bijoutier mais graveur, je me suis juste permis de commettre un dessin de principe, qui vous permettra de visualiser le degré de finesse du transfert. Le "dessin" du bijou proposé étant sans doute une hérésie pour les bijoutiers que vous êtes.
A mon sens, le mieux est de partir d'un dessin fortement contrasté, c'est pourquoi je l'ai exécuté au feutre puis j'ai gommé les traits d'esquisse au crayon.
Pour les débutants en dessin, on peut dessiner très grand puis réduire le dessin de manière informatique pour le ramener à la taille finale souhaitée.
On scanne le dessin et on le modifie à loisir avec son logiciel préféré. (Non-non-non, je ne citerai aucune marque telle que Photoshop, Photofiltre, The Gimp ou quoi que ce soit d'autre. Non, pas question!).
Si des textes ou des lettres figurent dessus ou si le dessin a un sens, il faut penser à inverser le motif avant impression ( = symétrie horizontale).
Pour transférer j'imprime sur des films transparents pour rétroprojecteurs. Si vous n'en avez pas sous la main, vous pouvez aussi utiliser du simple papier de cuisson ( vous en avez sans doute un rouleau de 8m de long dans votre cuisine... Comment, vous ne le saviez pas?) qu'il suffit de recouper au format 21 x 29,7cm, ou du papier d'emballage de charcuterie (non encore utilisé si possible). A vous de soudoyer votre gentil boucher et d'essayer de lui expliquer l'objet de votre demande sans passer pour un total cinglé!
Il est à noter pour les radins (j'espère sincèrement que je ne suis pas le seul), qu'on peut réutiliser à l'infini les films transferts plastiques en essuyant le motif avec une éponge ou un chiffon humide. Idem pour les papiers-cuisson. Bien sécher ensuite, votre imprimante n'appréciera que très moyennement de se voir proposer une feuille encore toute dégoulinante d'eau (Beurk).
Au lieu d'imprimer normalement sur la face matte, qui sèche trop vite, il faut imprimer sur la face lisse. L'encre mettra des jours à sécher, selon l'épaisseur des traits. Il faut donc attendre un moment (au moins une heure si on n'accélère pas le séchage) pour que l'encre s'épaississe sans sécher totalement. Pour ma part, j'utilise un sèche cheveux qui donne le résultat attendu en moins de deux minutes (Conseil d'ami: ne demandez pas à votre épouse de vous prêter son sèche-cheveux... Empruntez-le sans rien dire et remettez-le discrètement en place après votre travail, ça vous évitera des discussions interminables pour la convaincre, je vous parle d'expérience).
L'encre doit être maintenant poisseuse, en passant le doigt sur un bord de dessin non utilisé, elle fait encore des traces.
Si l'encre est encore trop liquide elle s'étalera et fera un gros pâté tout moche sur votre plaque.
La plaque de métal sur laquelle le transfert sera effectué doit être bien dégraissée. Si c'est possible, passez la surface à l'émeri très fin ce qui renforcera l'accroche du liquide de transfert et empêchera le décollement du motif au moment où ce dernier sera découpé ou gravé.
J'ai obtenu de bons résultats avec la formule de liquide de transfert suivante:
- 25 % de peinture acrylique blanche pour murs ou plafonds.
- 25 % de médium acrylique mat (qui sert aux peintres artistiques pour mélanger à leurs tubes de peinture)
- 25 % de colle à bois vinylique de menuisier (dans toute bonne caisse de bricoleur)
- 25 % d'eau et deux gouttes de liquide vaisselle.
Les proportions ne sont qu'indicatives, les faire varier ne change pas fondamentalement les résultats.
Le but de ce mélange était d'obtenir une surface matte, fine, très adhérente, qui ne s'écaille pas pendant le travail et qui absorbe bien l'encre du film transparent...
Une fois cette "peinture" étalée finement sur le métal et totalement séchée (là, vous pouvez accélérer, toujours avec le même sèche cheveux...), positionnez le film transparent (ou le papier de cuisson) à l'emplacement voulu sur le métal, face lisse avec l'encre contre la peinture, bloquez bien le film transfert (scotch possible) et frottez le motif pour le transférer. Un ongle bien arrondi et fermement appuyé fera l'affaire. Si vous n'en avez pas ou si vous venez de les ronger tellement ce tuto vous angoisse, utilisez un brunissoir ou tout autre objet du même type.
En soulevant délicatement un bord du film, vous pouvez contrôler le résultat et éventuellement revenir sur une zone mal transférée.
Voilà, c'est terminé, y'a plus qu'à travailler le métal!
Vous pouvez constater que le dessin du bijou a été réduit à 28 mm de haut, alors que le dessin d'origine faisait 63 mm.
Le rendu est assez net. On peut cependant faire mieux avec un dessin d'origine plus fin...
En espérant que cette manoeuvre (moins longue à exécuter qu'à décrire) puisse vous servir, je suis à l'affut d'autres méthodes ou d'améliorations, toujours pour les impressions au jet d'encre.