Bonjour,
Après quelque temps à procrastiner, je m’y met enfin, à cet article …
Les lignes suivantes ont pour objectif d’apporter un peu d’éclaircissement concernant le remplissage du Livre de Police (LdP) et la législation concernant le rapport entre l’usage des métaux précieux par les professionnels et le suivi effectué par les Douanes Françaises.
Sommaire :Intro : Liens vers les textes de loi
I. Les Poinçons
II. Tenue du Livre de Police (LdP) : Pourquoi ? Qui ? Comment ?
- A. Pourquoi ?
- B. Pour qui ?
--- 1. Cas de la limite des 5 grammes
--- 2. Cas des incrustations
--- 3. Cas des ouvrage en métal non-précieux mais doté d’un fermoir en métal précieux
- C. Comment le remplir ?
III. Les balances homologuées
IV. Démarrage de votre activité : Stock déjà détenu
Introduction : Les textes de loi qui nous intéressent et qui vont apparaitre dans la fiche en question :Texte général :- 5° : Obligations des redevables (Articles 56 J quaterdecies à 56 J vicies)
A retrouver ici : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006069576/LEGISCTA000006146912/#LEGISCTA000024248058
(Code général des impôts, annexe 4 > Titre III : Contributions indirectes (Articles 50-00 A à 56 AQ) > 5° : Obligations des redevables (Articles 56 J quaterdecies à 56 J vicies) )
- Article 56 J quaterdecies : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000027435850
- Article 537 du Code Général des Impôts : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000020058583/
- Article 538 du Code Général des Impôts : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006305111
Exemption au Livre de Police (LdP) :- Plus particulièrement, l’Article 56 J octodecies : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000021668177
Texte provenant des douanes :- Une notice « INFORMATION POUR LES PROFESSIONNELS UTILISANT DES MÉTAUX PRÉCIEUX (MISE À JOUR : MAI 2021) » , pas d’auteur identifié et qui semble introuvable sur internet, mais qui m’a été remise par les douanes au moment de faire ma demande de poinçon.
- « Circulaire du 22 juillet 2010, Garantie des métaux précieux ; Modalités de tenue du registre dit ‘’livre de police ‘’ », par monsieur Henri HAVARD inspecteur des finances chargé de la sous-direction des droits indirects : https://www.douane.gouv.fr/sites/default/files/bod/src/dana/da/F3_10-025.pdf
(Dispo ici : https://www.douane.gouv.fr/la-douane/informations/bulletins-officiels-des-douanes/da/10-025 )
Allez hop, on décortique !
I. Les Poinçons :Le poinçon de responsabilité, dit « Poinçon de Maître » :Là c’est simple : si vous créez à partir de métaux précieux, que vos bijoux soient en massif, incrustés ……… à partir du moment où vous achetez, manipulez puis revendez de tels métaux, alors il vous est obligatoire de faire la demande d’un poinçon de responsabilité afin de marquer vos créations.
Les poinçons d’État :Les poinçons d’État pour les métaux précieux (Tête de Minerve, Tête d’Aigle …), doivent être apposé par les douanes elles-mêmes (à vous d’y porter/envoyer vos créations) lorsque le poids en métal précieux est supérieur à 3,00 gr pour l’or et 30,00 gr pour l’argent.
II. Tenue du Livre de Police (LdP) : Pourquoi ? Qui ?A. Pourquoi ?« Le registre dit «
livre de police », prévu par l’article 537 du CGI, est un outil de contrôle indispensable pour assurer la traçabilité des ouvrages en métaux précieux et limiter les risques de recel »
Disons qu’il doit plutôt vaguement limiter les cas de travail au noir … car les personnes malfaisantes n’ont que faire de ce genre de dispositions et trouvent toujours « un moyen » : en attendant, ce sont les gens bien intentionnées qui font les frais de dispositifs lourds et à l’efficacité contestable … on appelle ça « la Sécurité » : il parait que ça rend plus heureux que l’éducation et les valeurs humaines ……………………….
(D’ailleurs, n’est-ce pas Michel, le Québec semble bien plus léger administrativement parlant : la criminalité n’y a pas l’air plus importante qu’en France …)
B. Pour qui ?- Article 537 du Code Général des Impôts :
«
Les fabricants et les marchands d'or, d'argent et de platine ouvrés ou non ouvrés ou d'alliage de ces métaux, et, d'une manière générale, toutes les personnes qui détiennent des matières de l'espèce pour l'exercice de leur profession, doivent tenir un registre de leurs achats, ventes, réceptions et livraisons, dont la forme et le contenu sont définis par arrêté du ministre chargé du budget. Ce registre doit être présenté à l'autorité publique à toute réquisition.
Toutefois, pour les transactions d'un montant égal ou supérieur à 15 000 € qui portent sur l'or d'investissement tel que défini au 2 de l'article 298 sexdecies A, le registre visé au premier alinéa doit comporter l'identité des parties. Il en est de même lorsque ces transactions sont réalisées au cours de ventes publiques ou lorsque le client en fait la demande.
Il peut être dérogé par arrêté du ministre chargé du budget à l'obligation de tenir le registre mentionné par le présent article pour certaines catégories de détenteurs ou d'objets détenus. »
- Article 56J Quaterdecies :
«
Les personnes physiques ou morales désignées à l'article 537 du code général des impôts doivent tenir un registre de leurs achats, ventes, réceptions et livraisons (même si ces réceptions et ces livraisons ne sont pas consécutives à des achats ou à des ventes) de matières d'or, d'argent ou de platine ou d'ouvrages contenant ces matières.
[…]»
Donc, tout un chacun, dès lors qu’il vend ou revend des métaux précieux, doit tenir un LdP (Livre de Police).
SAUF dans les cas suivants :- Article 56 J Octodecies :
«
[…]
Les personnes physiques ou morales désignées à l'article 537 du code général des impôts sont dispensées de la tenue du registre pour les ouvrages
- Plaqués ou doublés d'or, d'argent et de platine sur du métal commun
- Les ouvrages de bijouterie, de joaillerie qui ne sont pas en métal précieux, à l'exception de leurs fermoirs en or et en platine d'un poids inférieur à trois grammes et en argent d'un poids inférieur à trente grammes
- Les ouvrages avec des décorations de métal précieux ou avec incrustation de métal précieux accessoire non poinçonnés.
La dispense ne concerne que les ouvrages neufs.
Les personnes qui vendent au détail des ouvrages en argent d'un poids inférieur ou égal à cinq grammes sont dispensées d'inscrire ces ouvrages sur le registre prévu à l'article 56 J quaterdecies. »
Précision importante liée à la Circulaire du 22 juillet 2010 des douanes :Il y est inscrit au chapitre « II – Dispenses de tenue du livre police (articles 538 et 56 J octodecies de l'annexe IV du CGI) »
Sont dispensées de la tenue du LdP les personnes suivantes :
«
[…]
Les personnes physiques ou morales* désignées à l'article 537 du code général des impôts (voir I 2 cidessus) :
- Pour les articles d'horlogerie usagés revêtus des poinçons de garantie courants,
- Pour les ouvrages plaqués ou doublés d'or, d'argent et de platine sur du métal commun
- Les ouvrages de bijouterie, de joaillerie qui ne sont pas en métal précieux, à l'exception de leurs fermoirs en or et en platine d'un poids inférieur à 3 grammes et en argent d'un poids inférieur à 30 grammes
- Les ouvrages avec des décorations de métal précieux ou avec incrustation de métal précieux accessoire non poinçonnés (par exemple : montres en acier avec des aiguilles en métal précieux d'un poids inférieur à 3 grammes).
La dispense ne concerne que les ouvrages neufs.
* Ces personnes doivent toutefois, par tout document probant, pouvoir justifier la détention régulière de ces ouvrages »
Il est intéressant de noter que l’auteur mélange ici les articles 538 et 56J octodecies :
- L’article 538, pour ce qui est de la dispense, vise les articles d’horlogerie.
- L’Article 56J octodecies est générique.
L’exemple de la montre de la Circulaire du 22 juillet 2010 n’est donc qu’un cas de figure, pas une règle : cette partie de l’Articles 56J Octodecies ne concerne pas spécifiquement l’horlogerie, mais bel et bien « Les personnes physiques ou morales désignées à l'article 537 du code général des impôts », c'est-à-dire – entre autres – les personnes manipulant des métaux précieux de façon générale.
1. Cas de la limite des 5 grammes :- Article 56J octodecies :
«
[…]
Les personnes qui vendent au détail des ouvrages en argent d'un poids inférieur ou égal à cinq grammes sont dispensées d'inscrire ces ouvrages sur le registre prévu à l'article 56 J quaterdecies. »
- Notice « INFORMATION POUR LES PROFESSIONNELS UTILISANT DES MÉTAUX PRÉCIEUX (MISE À JOUR : MAI 2021) » :
«
Les détaillants bénéficient d’une dispense d’inscription au livre de police pour les articles en argent d’un poids inférieur à 5 gr. Les fabricants, les importateurs et les grossistes ne peuvent prétendre bénéficier de cette tolérance. D’autre cas de dispense sont prévus par l’article 56J octodecies annexe IV du CGI. »
Ici la notice interne des douanes interdit donc la dispense du LdP pour les fabricants.
En revanche, le code des impôts ne précise rien.
Il semble s’agir d’une interprétation unilatérale de la part des douanes, ce qui juridiquement est sujet à discussion : le code des impôts, père de tous les textes, ne donne pas de telles précisions et le texte « INFORMATION POUR LES PROFESSIONNELS UTILISANT DES MÉTAUX PRÉCIEUX (MISE À JOUR : MAI 2021) » n’est pas un arrêté officiel mais une sorte de « note interne ».
Le texte édité par les douanes précise «
Les fabricants, les importateurs et les grossistes ne peuvent prétendre bénéficier de cette tolérance » , tandis qu’en opposition l’Article 56J octodecies - à propos de cette limite des 5 gr - fait lui-même référence à l’Article 537 qui précise bien que sont concerné «
Les fabricants et les marchands d'or, d'argent et de platine ouvrés ou non ouvrés ou d'alliage de ces métaux, et, d'une manière générale, toutes les personnes qui détiennent des matières de l'espèce pour l'exercice de leur profession » …
Un ancien avocat du barreau consulté à la chambre des métiers confirme que rien ne peut être tranché : les douanes interprètent le texte à leur manière et seule la jurisprudence ou une décision de justice pourrait mettre un terme à ce flou artistique (je n’ai rien trouvé dans la jurisprudence, mais si d’autres sont plus à leurs aise dans ce type de recherches, qu’ils ne s’en privent pas !).
Sans compter une autre zone de flou qui a également laissé notre avocat perplexe : un artisan bijoutier est un fabricant, mais il est aussi détaillant puisqu’il vend au détail au grand public ses fabrications … (avez-vous déjà vu un pro qui fabrique sans vendre ???)
Bref … flou et malheureusement pas davantage de précisions à apporter à ce niveau qui questionne pourtant BEAUCOUP de monde :/
Dans l’absolu, il semble qu’un fabricant puisse en effet être dispensé du LdP si TOUS ses bijoux font 5,00 grammes maximum, ce qui m’a d’ailleurs été verbalement confirmé par un officier des douanes au téléphone (contre l’avis de la note interne du coup …).
Cependant, si UN SEUL des bijoux du fabricant dépasse les 5,00 grammes (5,01gr), alors il devra ouvrir un LdP et y reporter LA TOTALITÉ de sa production.
Par ailleurs, les douanes confirment par écrit (à défaut de textes législatifs) que c’est le poids de métal précieux qui est prit en compte et non le poids du bijou final (ce qui semble tomber sous le sens : on ne va pas frapper d’une tête de Minerve un bout de bois de 32gr qui contient 4gr d’argent …).
Enfin :
Dans le cas de deux boucles d’oreilles en argent de 4 grammes chacune (soit 8gr d’argent au total pour la paire).
« A partir du moment où deux ouvrages ne sont pas soudés ensemble, ils sont considéré comme distincts » (confirmé par écrit pas les douanes) : chaque boucle pesant individuellement 4gr, la paire de boucle n’est donc pas à porter au LdP (en admettant donc que TOUTE votre production soit au maximum à 5gr).
2. Cas des incrustations :Pour les personnes fabricant des bijoux en matière viles mais incrustées de métaux précieux, l’Article 56J Octodécies précise que «
Les ouvrages avec des décorations de métal précieux ou avec incrustation de métal précieux accessoire non poinçonnés » sont dispensés d’entrer dans le LdP.
-->
Mention « métal précieux accessoire non poinçonnés » :Le poinçon de responsabilité est d’emblée obligatoire dès lors que l’on manipule des métaux précieux en qualité de professionnel : le texte ne fait donc pas référence à ce poinçon.
Il ne peut donc plus guère que s’agir des poinçons d’État : ainsi donc, tout ouvrage en matière « support » vile et incrusté de moins de 3gr d’or ou moins de 30 gr d’argent est dispensé d’entrer au LdP (c’est également l’interprétation qui en a été faite par l’avocat).
Les douanes confirment par écrit (à défaut de textes législatifs) que c’est le poids de métal précieux incrusté qui est prit en compte et non le poids du bijou final (ce qui semble tomber sous le sens : on ne va pas frapper d’une tête de Minerve un bout de bois de 32gr qui contient 4gr d’argent …)
3. Cas des ouvrage en métal non-précieux mais doté d’un fermoir en métal précieux- Article 56J Octodécies
«
[…]
Les ouvrages de bijouterie, de joaillerie qui ne sont pas en métal précieux, à l'exception de leurs fermoirs en or et en platine d'un poids inférieur à 3 grammes et en argent d'un poids inférieur à 30 grammes.
[…] »
A priori, et l’avocat consulté va dans ce sens également, un bijou dans un matériau non précieux mais dont le fermoir à un poids inférieur à 3gr (or) ou 30gr (argent) est exempté de livre de police.
Question : une bélière est-elle ici assimilée à un fermoir ????? Mystère …
C. Comment le remplir ?Le cœur du problème, LA question qui revient si souvent !
Et bien en réalité c'est plutôt simple ...
Le livre de police doit indiquer :
- L'origine des matières et ouvrages en métaux précieux livrés à l'établissement (s'ils sont vendus ou confiés par des particuliers, vous devez consigner,
sur justification de leur identité [demandez un pièce d’identité], leurs noms, prénoms et adresses)
- Leur date d'entrée.
- La nature, le nombre, le poids, le titre des ouvrages ou des matières précieuses.
- Leur date et le justificatif de sortie (bon de livraison, facture...).
Important à savoir :- Les ventes, réceptions et livraisons doivent TOUTES apparaitre dans le registre.
- Pour les objets neufs : Le livre de police peut ne comporter que des renvois à vos documents comptables (factures, bordereaux d'expédition, bons de livraison...) à condition que ceux ci reprennent les informations énumérées ci-dessus.
Donc, si vos factures d'achat mentionnent TOUS les paramètres précédemment cités, alors vous n'êtes pas dans l'obligation de rentrer individuellement les achats dans le livre de police : une seule ligne inscrite dans l'ouvrage et renvoyant à la facture en question sera suffisant ! (belle économie de temps !)
- Le LdP est à conserver 6 ans après la dernière entrée.
En image, ça donne ceci :
Ce livre de police "Fabrication" peut-être trouvé sur Amazon pour environ 18 euros.Description des cases :
- Ordre N° : Mettez un chiffre tout simplement (1,2,3,4,5,6 .......), il ne doit JAMAIS y avoir de rupture ; dans 20 ans, quand vous en serez à votre 10000ème entrée, vous inscrirez "10000" ...
Si, par exemple, à l'entrée 51 vous avez une création, utilisez "51" comme référence pour l'objet auquel vous accrocherez une petite étiquette avec cette ref.
En parallèle du LdP, tenez un répertoire alphabétique avec le nom de vos client et un renvoi vers le numéro de facture et la ref du bijou acheté.
Ainsi, vous serez en mesure de retrouver très rapidement le bijou ou l'acheteur, même si c'était il y a 10 ans.
- Date entrée : La date à laquelle vous avez réceptionné de la marchandise, pris en charge une réparation/modification, créé un nouveau bijou.
- Désignation ou N° d'inscription : Référence de la facture/commande.
Décrivez également le bijou s'il s'agit d'une ligne qui concerne une nouvelle création, histoire de vous y retrouver un peu si jamais la petite étiquette avec la ref (précédemment cité) venait à disparaitre ...
- Origine des Achats : adresse du fournisseur, coordonnées de la personne qui vous à commandé un travail à façon ...
- Nature de achats : Description de l'achat (fil, plané, grenaille ...) avec mention du titrage (9k, 18k, 925/1000, 1000/1000 ...) ; description de l'objet déposé par le client le cas échéant.
- Nombre :
Si fermoir de boucles d'oreille (par exemple) : mettre le nombre (20 pièces, si vous avez acheté 10 paires ...)
Si c'est une longueur de fil : mettez simplement "1" : le poids fera office de quantification.
- Poids des matériaux : Poids de l'achat, poids de l'objet remis ...
- Sortie de fabrication : Noter le poids de votre fabrication (uniquement le poids de métal utilisé, pas celui de la création complète si celle-ci contient une pierre ou un autre matériau). A remplir si votre objet est une CRÉATION faite à partir de votre propre stock de métal : s'il s'agit d'un travail à façon, c'est à dire d'une création issue de matériaux fourni par le client, remplissez la colonne suivante uniquement.
- Sortie à façon : Poids de métal précieux fourni part le client et qui a été utilisé.
- Retour fournisseur : Poids de métal précieux non utilisé et retourné au client ou Poids de métal précieux retourné à un tiers pour y être fondu ou vendu (conserver les factures).
Si vous fondez vous même votre métal, vous ne marquez rien au LdP étant donné que ce métal reste dans votre stock (pas d'entrée/sortie).
- Date de sortie : Date à laquelle l'objet est vendu ou remis au client.
- Observation : Indiquez le numéro de facture associée à la vente et toutes autres informations utiles (mettre "Cadeau" si tel est le cas par exemple ... dans un tel cas je ne fourni pas de facture, mais ceci n'engage que moi : si quelqu'un à d'autres sons de cloche, je suis preneur).
Voila pour le livre lui-même.
N'oubliez pas qu'il est à faire parapher par le maire de la commune ou le commissaire de police local.
Ne vous prenez pas la tête avec la transformation des matériaux dans votre atelier (création de planés, fils, lingots, les truc ratés .... à partir des matériaux que vous avez acheté et entré dans le LdP) : ce qui compte uniquement, c'est que la somme des matériaux entré dans le LdP soit égale à la somme des matériaux de même nature (or/argent/platine) physiquement détenu dans l'atelier.
Bon si vous faites des alliages et modifiez le titre de ce que vous possédez, là je pense qu'il vous faudra inscrire en SORTIE au LdP la nature des métaux fondu, puis indiquer une nouvelle ENTREE pour le nouvel alliage obtenu (je suppose), avec les poids pour tout ça.
La plus grosse difficulté étant de bien récupérer TOUS les déchets de production pour ne pas avoir, au bout d'un certain temps, une différence trop importante entre le LdP et ce que vous détenez (une tolérance de 5% existe, à l'appréciation de votre bonne foi par le/la contrôleur/contrôleuse).
III. Les balances homologuéesLes douanes sont formelles : même pour de l’argent, un professionnel se doit d’utiliser une balance homologuée pour effectuer ses pesées.
Si vous êtes dispensé de LdP, je ne vois pas à quoi peut servir la balance ????????????
Note perso et à l’intention de nos politiques :
L’argent est en vente libre, on voit mal comment le LdP pourrait réguler quelque chose d'aussi facile d'accès.
La seule utilité d'une balance serait PEUT-ÊTRE pour le client :
- Savoir combien précisément de métal précieux contient un bijou vendu (contestable, la main d’œuvre noyant le plus souvent très largement le coût des matières premières, surtout avec l'argent ; de plus un client achète si le rapport « esthétique/qualité/prix » lui convient, sans trop tenir compte de la quantité de matière ; sinon il achète de l’or d’investissement, un bijou n’ayant pas ce rôle …).
- En cas de rachat à un client de son or ou de réparation (là, en effet, la balance homologuée a tout son sens pour éviter les fraudes : mais ça ne concerne pas tout le monde …).
Dans les faits, il *semblerait* que certaines douanes régionales soient plus souples que d’autre concernant l’usage d’une balance homologuée si vous ne manipulez que de l’argent, sans doute très conscientes de l’intérêt et des limites très vite atteintes de ce matériel concernant la répression de la fraude …
Les tricheurs tricheront toujours, quelles que soient les lois : ils n’en tiennent pas compte de toutes manières et aussi répressives soient elles !!
Dans l'absolu, se mettre aux normes avec une balance homologuée reste la meilleure idée.
IV. Démarrage de votre activité : Stock déjà détenuLorsque vous démarrez votre activité, il y a fort à parier que vous possédiez déjà des stocks de matières précieuses datant de votre activité amateur.
Ces stocks sont anciens et n’ont jamais été suivi au niveau des poids.
Pas de problème tant que vous avez les factures associées.
Faites un état des lieux, notez les poids pour chaque type d’item détenu/restant, entrez tout cela dans le LdP.
Si vous n’avez pas de facture, mieux vaut que le stock concerné reste inconnu des douanes : gros soucis en perspective ! Le mieux étant de l’utiliser pour faire des cadeaux ou vous faire des créations personnelles à titre récréatif et non commercial.
J'aimerais également faire un article sur la tenue du Livre de Police, afin que les nouveaux venus sachent enfin comment ce truc fonctionne : si vous avez déjà été contrôlé et que tout s'est bien passé, n'hésitez pas à me contacter avec, si possible, des photos des pages du livre (infos sensibles photoshopées bien entendu ...).
Belles créations à toutes et tous !
Alix